Paysage rocailleux et sauvage, le Causse Noir doit son nom aux forêts de pins qui recouvraient jadis toute sa superficie. Idéal pour une longue traversée à cheval, en vélo ou à pied, pour les plus téméraires, le Causse Noir plonge les amoureux des grands espaces dans une nature presque vierge.
Avec sa petite superficie de 200 km2, le causse Noir domine la ville de Millau, à l’ouest, et rivalise avec le causse du Larzac, au sud. Délimité par les gorges de la Jonte, au nord, et la rivière Tarn, au sud-ouest, ce plateau culminant à environ 1 100 mètres plonge dans un monde ruiniforme avec ses roches sédimentaires à perte de vue. S’éparpillant sur une surface de 120 hectares, les rochers dolomitiques aux tailles démesurées percent les petites forêts de pins et plongent le paysage du causse dans un univers de géant, comme en témoigne le chaos rocheux de Montpellier-le-Vieux.
Les pâturages qui tapissent le sol des plateaux cèdent peu à peu la place au pin Sylvestre qui porte également le nom de pin noir. S’adaptant rapidement au sol aride, le pin noir joue un rôle essentiel au reboisement du district. Si le chêne pubescent domine les profondes vallées ensoleillées aux bords escarpés, le bois de hêtre profite d’un climat plus frais et s’étend doucement sur le versant nord du Causse Noir.
Partir à la découverte du Causse Noir, c’est également s’imprégner de l’histoire de la civilisation humaine, et ce, depuis la nuit des temps. Durant le Paléolithique, l’âge de la pierre taillée, les chasseurs nomades arpentaient déjà les terres du causse en quête de gros gibiers tels que les ours ou encore les rhinocéros. Suite à un réchauffement climatique, les cerfs et les chevreuils envahirent les plateaux du causse tandis que les pins et les chênes recouvrèrent les vastes étendues sauvages, favorisant ainsi la cueillette durant le Mésolithique.
Au Néolithique ancien, les nomades se sont finalement installés et se lancent dans l’agriculture et l’élevage. Les hommes maîtrisent peu à peu la poterie et, au Néolithique Final, ils se mettent à fabriquer du fromage de brebis. Le Bronze Final annonce le début de la vie des Caussenards vivant dans des habitations regroupées qui furent fortifiées à l’époque de l’Âge de Fer.
Le Causse Noir ne serait rien sans ses sublimes grottes et avens que les eaux souterraines ont façonnés au fil des siècles. Ce paysage pittoresque, presque désertique, résultant du passage de l’homme a favorisé la prolifération d’une flore et d’une faune étonnamment diversifiée. Traversant les plaines et les forêts de pins depuis des millénaires, les chevreuils et les sangliers viennent perturber les innombrables papillons et libellules se lançant alors dans une danse complètement désordonnée au milieu des champs.
Difficile de ne pas croiser le chemin des troupeaux de brebis et de moutons sur les pâturages du causse ou encore d’éviter l’omniprésence du vautour accompagnant, de temps à autre, les randonneurs égarés.