Se situant entre la vallée de l’Arre, à l’ouest, et les gorges de la Vis au sud, le Causse de Blandas se caractérise par ses vastes plaines tapissées de pelouse ondulant comme des vagues sous le soleil méditerranéen. Tenter de dompter cette nature sauvage d’une superficie de 142 km2, c’est se laisser bercer par ce charme pittoresque et désertique qui force l’admiration.
Patrimoine de l’UNESCO depuis juin 2001, le Causse de Blandas se dresse au sud du Massif Central et domine les garrigues de l’Hérault, au nord. Il y a 200 millions d’années, le causse était un lagon recouvert de dépôts sédimentaires marins. Isolé durant 150 millions d’années par le massif corallien de la Séranne (sud-est), le causse accumule des dépôts calcaires qui donnèrent naissance au Larzac. L’apparition du massif pyrénéen, après 40 millions d’années, disloque la roche tandis que la naissance des rivières dans le massif du Lingas, 25 millions d’années plus tard, favorise l’aplanissement du plateau.
La rivière de la Vis, se situant entre Rouges, Montdardier et Saint-Maurice-Navacelles, se faufile peu à peu entre les entrailles du Causse de Blandas. Ce phénomène résulte de la surrection du Massif Central il y a 15 millions d’années. C’est ainsi que la rivière de la Vis, qui prend naissance au mont Saint Guiral, excave son canyon et crée le Causse de Blandas doté d’une magnifique morphologie karstique.
Prônant à 650 m d’altitude, dans le département du Gard, le paysage du Causse de Blandas est semblable à celui de ses frères (Causse du Larzac, Causse Noir…). Après l’intervention de l’homme, le causse, jadis recouvert d’une forêt dense de pins sylvestres et de chênes blancs, n’est plus qu’un vaste plateau nu pavé de roches et de pierres sédimentaires. Si la flore, typique des Causses des Cévennes, se compose de pelouses sèches et de steppes, elle demeure cependant particulièrement diversifiée.
Majoritairement recouvert de landes, de broussailles, de maquis et de petits buissons épineux rappelant ces paysages désolés du Far West, le Causse de Blandas ne manque pourtant pas de charme au retour du printemps. L’adonis couleur de feu, la pivoine officinale, l’inule à feuilles de saule, la marguerite vert-glauque ou encore l’orchis punaise peignent ce vaste plateau d’une myriade de couleurs et mêlent leur parfum exaltant au vent sec du nord-nord-est.
En longeant le chemin sinueux de 300 km reliant Saint-Guilhem-le-Désert à Aumont-Aubrac, on plonge en plein cœur du Causse de Blandas et part à la découverte de sa nature sauvage où les plaines dénudées s’étendent à perte de vue. Parsemé de monuments mégalithiques (dolmens, cromlech et menhirs), le paysage, recouvert de dolines et de plaines rouge orangé, défile alors sous les yeux des amoureux de grands espaces.
Les petits troupeaux de moutons et de brebis, omniprésents sur les pâturages ou dans les vallons, animent cette mer de pelouses de leur bêlement sous l’œil vigilant des quelques bergers qui ont élu domicile sur cette terre aride et mystique.