Perdu dans la commune de Saint-Sauveur-Camprieu, dans le département du Gard, l’abîme de Bramabiau témoigne des merveilles de la nature. Niché entre les gorges du Tarn et le mont Aigoual, ce site naturel offre un spectacle inouï tant par ses impressionnantes galeries souterraines que par sa magnifique chute d’eau de 10 mètres de haut.
Ce fut Édouard-Alfred Martel, explorateur du 19e siècle, qui découvrit l’abîme de Bramabiau en 1884. Fasciné par ce « caprice de la nature », il ne tarda pas à faire l’éloge du site qui suscita rapidement l’intérêt d’autres amoureux de la nature. En septembre 1890, l’instituteur de Camprieu, Félix Mazauric, entreprend la traversée de l’abîme de Bramabiau.
Ce n’est qu’en 1924 qu’Henri de Lapierre découvre un labyrinthe qui porte aujourd’hui son nom. Depuis l’aménagement de plusieurs galeries en 1925, l’abîme de Bramabiau accueille d’innombrables visiteurs, ébahis devant l’une de « ces œuvres grandioses et bizarres que la nature exécute à coup de siècle », selon Martel.
Situé à la limite des Cévennes, l’abîme de Bramabiau se caractérise par cette grande cavité de 70 mètres de haut d’où jaillit la rivière du Bonheur. Prenant sa source non loin du col de la Serreyrède, la rivière s’engouffre dans le causse de Camprieu, créant ainsi environ 700 mètres de labyrinthes souterrains, avant de rejaillir en cascade par une haute fissure située dans le canyon Hypogée. Le grondement de la chute de la rivière du Bonheur a donné le nom de Bramabiau, signifiant « le bœuf qui brame ».
Situé au sud de Meyrueis (18 km), ce canyon souterrain rongé par la rivière du Bonheur offre la possibilité aux visiteurs de pénétrer dans les entrailles de la roche calcaire sculptée par l’eau de la rivière qui poursuit encore son œuvre. C’est avec une impressionnante fascination que l’on se laisse transporter par ce monde souterrain où l’on peut observer l’Alcôve, les contre-empreintes de dinosaures, les concrétions ou encore les marmites de géant.
La traversée de l’abîme de Bramabiau se fait en deux heures maximum sur un parcours d’un kilomètre. À l’entrée de la grotte, dans un grondement presque assourdissant, la rivière du Bonheur sort de l’abîme dans lequel les explorateurs et visiteurs s’apprêtent à découvrir. Baignant dans une atmosphère humide de 10°C, l’abîme de Bramabiau n’a pas son égal avec ses voutes de plus de 70 mètres de haut et ses labyrinthes sinueux.
Véritable sculpture naturelle, l’abîme de Bramabiau révèle peu à peu ses entrailles polies par les eaux tourmentées de la rivière. Petites cascades souterraines, immenses salles calcifiées…, ce monde merveilleux de l’érosion donne naissance à la rêverie et à la fantasmagorie. Il paraît irréel que dans cet univers souterrain se dessinent des parois et des corniches aux dimensions vertigineuses de plus de 120 mètres de haut. Chaque salle recèle une architecture rocheuse différente, comme la salle de l’Officier dont la voute se compose d’un agglutinement épais de bloc de pierre.
Le rivière Bonheur disparaît sous terre pour ressortir à l’abîme de Bramabiau. Un peu plus loin, des gorges encaissées s’enchaînent et elle devient particulièrement propice à la pratique du canyoning : le canyon de Bramabiau offre une descente inoubliable à faire entre amis ou en famille.